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Vers une utilisation plus durable de nos océans en pratique

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Contexte - Les océans fournissent une large gamme de services, qui vont des réserves halieutiques à l’absorption de dioxyde de carbone.

Comment peut-on garantir l’utilisation durable des services et ressources offerts par l’océan ?

Ceci est un résumé fidèle du rapport produit en 2015 par The World Ocean Review (WOR) : " World Ocean Review – Sustainable Use of Our Oceans – Making Ideas Work" 

  • Source :WOR (2015)
  • Résumé & Détails: GreenFacts
Dernière mise à jour: 29 mars 2016

Quel est l’objectif de la World Ocean Review ?

La World Ocean Review a pour objectif, par le biais de stratégies à mettre en œuvre par les décideurs, les individus, les entreprises et les institutions, de relier la théorie de la durabilité à son application concrète dans la science et l’élaboration des politiques.

Qu’est-ce que le concept de « durabilité forte » ?

La durabilité est un concept un peu flou, mais il s’agit essentiellement d’utiliser les ressources naturelles de façon respectueuse. La durabilité forte soutient l’idée que les ressources naturelles renouvelables, comme les réserves halieutiques, peuvent être exploitées, mais en veillant à ce qu’elles puissent pleinement se reconstituer. Les ressources non renouvelables comme le pétrole, avec tous leurs effets négatifs, devraient donc être remplacées par des renouvelables. La durabilité forte implique également la restauration des ressources naturelles épuisées. Il faut, pour ce faire, définir des mesures stratégiques adaptées.

Qu’entend-on par « services écosystémiques » ?

Les services écosystémiques correspondent aux avantages que les écosystèmes peuvent offrir. Ces dernières années, le concept a remplacé la notion de « capital naturel ». S’agissant du milieu marin, ils comprennent les services suivants :

  • Services d’approvisionnement : les réserves halieutiques, les voies navigables, que la nature fournit gratuitement.
  • Services de soutien : la production primaire, qui est la principale durant l’accumulation de biomasse du phytoplancton par le biais de la photosynthèse.
  • Services de régulation : les processus physiques, chimiques et biologiques de base tels que l’absorption du dioxyde de carbone.
  • Services culturels : le tourisme, mais également des traditions liées à la mer.

Aujourd’hui, beaucoup de ces services sont menacés par la pollution et le changement climatique, mais également en raison de leur surexploitation.

Quel est l’impact humain sur les régions maritimes côtières ?

La destruction physique des habitats côtiers est la conséquence du développement, de la construction de barrages et du déversement de polluants. Ainsi, les zones humides, les prés-salés, le sable et les vasières, les récifs coralliens et les mangroves sont particulièrement menacés. Selon les Nations unies, environ 2,8 milliards de personnes vivent désormais dans des villes côtières, ce qui entraîne un niveau élevé d’utilisation et une grave pollution des eaux côtières et peut donner lieu à une eutrophisation, une prolifération d’algues et un manque d’oxygène dans l’eau de mer.

Comment parvenir à une utilisation plus durable des habitats marins ?

Une première étape consiste à évaluer l’état actuel de ces habitats, avant de pouvoir prendre des mesures ciblées en vue de les améliorer dans le cadre de méthodes qui comprennent des facteurs environnementaux comme la biodiversité, mais également des critères socio-économiques, comme c’est le cas pour l’indice de santé des océans au niveau international ou en Europe, les objectifs définis dans la directive-cadre relative à la stratégie pour le milieu marin.

C’est alors au tour de l’ensemble des parties prenantes, notamment les décideurs politiques, d’agir. Toutefois, à l’heure actuelle, une multitude d’institutions compétentes n’agissent que dans leur secteur spécifique et devraient être coordonnées dans une approche intégrée.

Pourquoi ne trouve-t-on que peu d’exemples d’une gouvernance régionale des océans réellement efficace ?

Cela peut être dû à la fois au grand nombre d’accords, aux problèmes causés par les intérêts particuliers et la corruption, ou encore au manque de coopération entre les pays concernés. Les efforts visant à protéger le milieu marin le long de la côte atlantique africaine entre la Mauritanie et l’Afrique du Sud, par exemple, ont été abandonnés peu après la Convention d’Abidjan, qui est entrée en vigueur en 1984.

Pourquoi est-il difficile d’élaborer et de mettre en œuvre des programmes destinés à la gestion plus durable du milieu marin ?

La distinction faite actuellement entre les eaux territoriales souveraines, la zone économique exclusive au sein de laquelle un pays côtier a le droit exclusif d’exploiter les ressources naturelles et les réserves halieutiques, et la haute mer (eaux internationales) empêche d’établir des zones protégées dans les eaux internationales dans le cadre du droit de la mer. La haute mer est donc mal réglementée et offre une multitude de libertés avec peu de restrictions, chaque État disposant d’un droit d’accès.

Certains pays côtiers ont défini des zones protégées dans leurs eaux nationales, mais il n’existe pas actuellement de telles dispositions pour protéger une zone maritime internationale dans son ensemble.

Existe-t-il des exemples d’une gouvernance des océans efficace ?

On trouve effectivement quelques exemples d’une gouvernance des océans efficace comme le système de contrôle par l’État du port, qui veille à la conformité avec certaines conventions de l’ONU. Il permet aux autorités portuaires nationales de détenir un navire s’il ne respecte pas les dispositions des conventions internationales en vigueur.

La décision de l’organisation maritime internationale (OMI) d’imposer des limites plus strictes aux gaz d’échappement des navires et le moratoire sur la chasse commerciale à la baleine de 1986 sont d’autres exemples positifs.

Comment l’exploitation de la pêche est-elle réglementée en Europe ?

Avec la nouvelle Politique commune de la pêche (PCP) de l’Union européenne, la pêche dans l’UE sera fondée sur le rendement maximal durable (RMD). Le RMD correspond à la prise maximale autorisée du stock d’une espèce pour une période indéterminée sans compromettre la productivité du stock. L’objectif est de réglementer la pêche de telle sorte que les réserves halieutiques puissent se reconstituer en autorisant leur pêche à un niveau optimal à l’avenir. Bien que les discussions sur la mise en œuvre de la nouvelle politique de la pêche au quotidien soient toujours en cours, les choses ont commencé à bouger.

Comment, en pratique, protéger plus efficacement le milieu marin ?

Une opinion publique bien informée, qui a une bonne connaissance du milieu marin, peut exercer la pression nécessaire pour provoquer des changements stratégiques et obtenir une meilleure coordination entre sa protection et ses divers usages économiques ou autres. Ce renforcement des capacités est désormais inscrit dans les nouveaux Objectifs pour le développement durable des Nations unies, un programme international de durabilité pour la période jusqu’en 2030 qui a comme objectif mondial clé, pour la première fois, la protection des océans.

Quel rôle les scientifiques jouent-ils dans ce domaine ?

Dans de nombreux cas, les scientifiques peuvent déjà faire des recommandations sur les moyens de mieux protéger ou d’utiliser de façon plus durable le milieu marin. Toutefois, il y a encore trop d’intérêts particuliers, notamment dans la sphère économique, et l’optimisation des profits à courte vue est souvent prioritaire. De plus, les structures politiques de nombreux pays côtiers sont encore trop inefficaces pour protéger les propres ressources maritimes de ces États et préserver ainsi l’avenir durable de nos océans.


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