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Les substances dangereuses dans les eaux douces et les eaux marines du milieu aquatique européen

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Contexte - Est-ce que les eaux douces et salées de l'Europe sont protégées de la pollution ?

Ceci est un résumé fidèle du rapport produit en 2011 par l'Agence européenne pour l'environnement (AEE) : "Aquatic environment: hazardous substances in Europe’s fresh and marine waters – An overview " 

  • Source :AEE (2011)
  • Résumé & Détails: GreenFacts
Dernière mise à jour: 10 mars 2017

Quelles sont les substances dangereuses pour l'environnement aquatique ?

Les substances chimiques de synthèse, tout en apportant des bénéfices à la société, peuvent parfois être dangereuses, suscitant des préoccupations pour la santé humaine et l'environnement en fonction de leur mode d'utilisation et du risque d'exposition. Ces substances comprennent un large éventail de produits chimiques industriels et ménagers, de métaux, de pesticides et de produits pharmaceutiques. Certains types de substances chimiques naturelles, telles que certains métaux, peuvent également être dangereux.

Les substances aboutissent dans les cours d'eau, les lacs et les mers, directement ou indirectement, via diverses sources, notamment l'agriculture et l'aquaculture, l'industrie, l'exploration pétrolière, les activités minières, le transport, l'expédition et l'élimination des déchets ainsi que nos propres pratiques de consommation.

Quels sont les effets potentiels sur l'environnement et sur l'homme des substances dangereuses présentes dans l'eau ?

Selon le niveau d'exposition, des effets négatifs sur la vie aquatique que des substances dangereuses peuvent avoir au niveau moléculaire, cellulaire, tissulaire, des organes et des écosystèmes, sont documentées par diverses sources d'information. Par exemple, il a été démontré en Europe que les substances qui interfèrent avec les hormones (connues sous le nom de perturbateurs endocriniens) entravent la reproduction des poissons et des crustacés, ce qui soulève des inquiétudes quant à la fertilité et à la survie de leurs populations. L'impact des substances organochlorées sur les oiseaux de mer et les mammifères marins est également bien documenté, de même que la toxicité des métaux et des pesticides pour le biota en eau douce.

D'un point de vue socio-économique, ces impacts diminuent également les services fournis par les écosystèmes aquatiques et par conséquent les revenus qui peuvent en découler.

En ce qui concerne l’espèce humaine, l'exposition à des produits chimiques de synthétiques a été liée à plusieurs types de maladies chroniques, notamment certains cancers et des troubles de la reproduction et des déficiences du développement. Cette exposition peut être liée à la présence de substances dangereuses dans l'eau, à l'ingestion d'eau potable contaminée ou à la consommation de poissons et de fruits de mer contaminés.

Quels sont les défis actuels concernant les substances dangereuses dans le milieu aquatique ?

Dans de nombreux cas, on observe une tendance à la baisse de la contamination des milieux aquatiques. Certaines substances dangereuses, comme par exemple le mercure, le tributyl-étain et les hydrocarbures poly-aromatiques, qui sont hydrophobes, ont tendance à s'accumuler dans les sédiments et dans les organismes vivants, y sont donc plus détectables et si les analyses étaient effectuées uniquement dans la colonne d'eau, les risques pour l'environnement aquatique pourraient être sous-estimés.

Les données montrent par exemple que des substances dangereuses pouvaient encore être retrouvées en 2007 à des concentrations élevées, entre autres, dans trois mers européennes. Cette observation reflète par exemple la persistance dans le milieu aquatique du DDT, de l'hexachlorobenzène (HCB), du lindane et des BPC malgré l fait que ces substances soient interdites en Europe pour certaines, comme le DDT, depuis plusieurs décennies. Dans certaines localisations, des concentrations en métaux comme le mercure dépassaient encore les limites maximales fixées par les réglementations.

Selon le rapport, une mesure clé pour réduire le niveau de contamination de l'eau potable en Europe, et donc le degré de purification nécessaire, est, selon le rapport, l'établissement de zones de protection autour des sources et doit être associée à des compétences réglementaires permettant de mieux contrôler les activités polluantes.

Pour certains autres polluants dits « émergents », la sensibilisation et la compréhension de leurs effets potentiels sont encore actuellement incomplètes ou n'ont évolué que récemment. Ceux-ci comprennent des substances qui existent parfois depuis longtemps, comme des produits pharmaceutiques et des produits de soins personnels, mais aussi des substances relativement nouvelles, comme les nanomatériaux. Leur inclusion dans les programmes de surveillance de routine a été jusqu'ici limitée, ce qui rend difficile d'évaluer de manière robuste les risques qu’ils pourraient poser pour l'environnement et la santé humaine et donc justifier leur réglementation et un meilleur suivi. Un tel suivi ciblé dans l'ensemble de l'UE serait souhaitable pour assurer une prise de conscience rapide de la présence de ces substances potentiellement problématiques qui devrait être soutenue par des études de recherche au niveau européen.

Comment réduire encore la présence de substances dangereuses dans le milieu aquatique ?

Il reste important d'améliorer la compréhension quantitative des sources, des émissions et des voies de toutes les substances dangereuses. Pour de nombreuses substances dangereuses, les informations sur les émissions industrielles dans l'eau doivent, en théorie, être déclarées dans le Registre européen des rejets et des transferts de polluants (E-PRTR), mais cette information est encore incomplète.

Le Règlement européen relatif à l'Enregistrement, à l'Evaluation et à l'Autorisation des substances CHimiques (REACH), adopté en 2006, a également amélioré la protection de la santé humaine et de l'environnement contre les risques posés par les produits chimiques et joue un rôle clé à cet égard.

Bien que les contrôles «à la source» soient souhaitables, il reste nécessaire que d'autres mesures visant à atténuer la compréhension et les émissions de substances dangereuses dans le milieu aquatique restent essentielles. Ces mesures comprennent le traitement avancé des eaux usées, le contrôle des eaux pluviales urbaines et des pratiques agro-environnementales spécifiques telles que les bandes riveraines. Il a été démontré que la réduction des émissions de substances dangereuses procure aussi des avantages économiques et sociétaux.

De nouveaux outils de surveillance, de limitation des émissions, de substitution et de développement de produits alternatifs ou de décontamination sont également en cours d'élaboration.


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