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Substances Psychoactives Tabac, alcool et substances illicites

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Contexte - Les substances psychoactives telles que le tabac, l’alcool, le cannabis, les amphétamines, l’ecstasy, la cocaïne, et l’héroïne, peuvent modifier l’état de conscience, l’humeur, et les pensées. La consommation de ces drogues représente un fardeau sanitaire de taille pour la société.

Comment les substances psychoactives agissent-elles sur le cerveau ? Comment la dépendance nait-elle et comment peut-on la soigner?

Ce Dossier est un résumé fidèle du rapport scientifique de consensus produit en 2004 par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) : " Neuroscience of psychoactive substance use and dependence" Plus...

  • Source :OMS (2004)
  • Résumé & Détails: GreenFacts
Dernière mise à jour: 15 juin 2007

1. Que sont les substances psychoactives et en quelles quantités sont-elles consommées?

L’alcool et la cocaïne sont des exemples de substances psychoactives
L’alcool et la cocaïne sont des exemples de substances psychoactives
Source: OMS

Les substances psychoactives sont des substances qui peuvent altérer l’état de conscience, l’humeur, et les pensées de ceux qui les consomment. Le tabac, l’alcool, le cannabis, les amphétamines, l’ecstasy, la cocaïne et l’héroïne sont quelques exemples de telles substances. Plus…

1.1 Le tabagisme se propage rapidement dans les pays en voie de développement et chez les femmes. L’Asie et l’Extrême-Orient comptent une consommation moyenne de cigarettes particulièrement élevée, suivis de près par les Amériques et l’Europe de l’est. Plus…

1.2 Alors que la consommation d’alcool diminue dans les pays développés, elle est en augmentation dans les pays de l’ex-Union soviétique et dans les pays en voie de développement, notamment dans la région du Pacifique occidental. Plus…

1.3 Près de 200 millions de personnes à travers le monde consomment l’un ou l’autre type de drogue illicite, le plus souvent du cannabis, mais aussi des amphétamines, des opioïdes et de la cocaïne, entre autres. La consommation de drogues illicites est plus courante chez les hommes et chez les jeunes. Le nombre de personnes consommant des drogues par injection est également en augmentation, ce qui contribue à la propagation du VIH. Plus…

2. Comment les substances psychoactives nuisent-elles à la santé?

2.1 Les substances psychoactives font peser un lourd fardeau sanitaire sur la société. En particulier, le tabac et l’alcool sont des causes majeures de mortalité et d’incapacité dans les pays développés, et on s’attend à ce que l’impact du tabac augmente dans d’autres régions du monde. Plus…

2.2 La consommation de substances psychoactives, que ce soit pour trouver du plaisir ou ne pas ressentir de douleur, peut nuire à la santé et engendrer des problèmes sociaux tant à court qu’à long terme. Les effets nocifs possibles pour la santé comprennent les maladies du foie ou des poumons, le cancer, les blessures ou la mort occasionnées par accident, les overdoses, le suicide ou encore les coups et blessures. Parmi les effets sur la vie sociale, on peut citer par exemple les arrestations, les ruptures dans les relations ainsi que les manquements aux obligations professionnelles ou familiales. Plus…

3. Comment la dépendance à la drogue joue-t-elle sur le fonctionnement du cerveau ?

Les substances psychoactives affectent le système cérébral
Les substances psychoactives affectent le système cérébral
Source : OMS

3.1 La dépendance à la drogue, également appelée addiction à la drogue, correspond à un trouble du cerveau provoqué par la consommation de substances psychoactives. Une personne dépendante à la drogue peut éprouver des désirs compulsifs de prendre la drogue et des difficultés à contrôler sa consommation. Elle peut souffrir d’un état de manque en cas d’arrêt ou de diminution de la prise et avoir besoin d’une quantité de plus en plus importante de drogue pour en ressentir les effets (tolérance). Elle peut en venir à perdre goût et intérêt pour d’autres activités, à passer de plus en plus de temps à se procurer ou à consommer de la drogue, ou à se remettre de ses effets, et pourra persister à utiliser la substance malgré ses conséquences manifestement nocives. Plus…

3.2 Les substances psychoactives perturbent la communication des cellules du cerveau entre elles dans certaines régions cérébrales. Par exemple, certaines drogues imitent - et d’autres éliminent les effets générés par les molécules naturelles qui transportent des messages spécifiques d’une cellule du cerveau à une autre (neurotransmetteurs). Plus…

3.3 Suivant les différentes façons dont elles affectent le système cérébral, les substances psychoactives peuvent être réparties en quatre groupes principaux : les dépresseurs (comme l’alcool et les sédatifs), les stimulants (comme la nicotine et l'ecstasy), les opioïdes (comme la morphine et l’héroïne), et les hallucinogènes (comme le PCP et le LSD). Bien qu’elles soient différentes, elles agissent toutes sur les régions du cerveau impliquées dans les processus motivationnels, autrement dit la motivation, ce qui joue un rôle dans l’apparition de la dépendance. Plus…

4. Comment la dépendance à la drogue nait-elle?

Le développement de la dépendance peut être considéré comme un processus d’apprentissage
Le développement de la dépendance peut être considéré comme un processus d’apprentissage
Source: OMS

4.1 Le développement de la dépendance peut être considéré comme un processus d’apprentissage. Une personne prend une drogue et fait l’expérience de son effet psychoactif, lequel est extrêmement gratifiant ou renforçateur et active des circuits dans le cerveau qui augmenteront la probabilité que la personne répète ce comportement. Le cerveau répond comme si la prise de drogue était importante pour la survie. Plus…

4.2 Des études montrent que la dépendance à certaines drogues est fortement héréditaire et survient en raison de l’interaction de différents gènes avec d’autres facteurs individuels ou environnementaux. La prise de drogues pourrait avoir un effet beaucoup plus prononcé sur une personne génétiquement vulnérable à la dépendance que sur une autre qui ne l’est pas. Les différences génétiques peuvent influer sur le degré de plaisir procuré par une drogue, sa toxicité, la force des symptômes de manque, l’intensité des désirs complusifs, ainsi que sur la manière dont la personne devient tolérante. Plus…

5. Pourquoi dépendance et maladies mentales vont-elles souvent de paire?

De nombreuses personnes ayant des problèmes de drogue souffrent également de dépression
De nombreuses personnes ayant des problèmes de drogue souffrent également de dépression
Source Patrick Jan Van Hove

La dépendance est plus fréquente chez les personnes atteintes de troubles mentaux qu’au sein du reste de la population. Par exemple, les personnes présentant des troubles mentaux sont plus susceptibles de devenir dépendantes à l’alcool à un certain moment de leur vie que d’autres personnes dépourvues de maladie mentale.

Inversement, les personnes dépendantes à la drogue sont plus susceptibles de souffrir de troubles mentaux que les personnes non-dépendantes. Par exemple, les personnes dépendantes à l’alcool, au tabac ou à la cocaïne sont plus susceptibles de souffrir de dépression que les personnes non-dépendantes.

Ceci indique soit une base commune aux deux troubles, soit une interaction des effets à un certain niveau. La consommation de drogues peut soit provoquer l’apparition de la maladie mentale, ou calmer certains des symptômes de la maladie mentale ou les effets secondaires de sa médication. Aussi, puisque de nombreuses drogues produisent des effets typiques de certaines maladies mentales, la dépendance à la drogue et la maladie mentale pourraient avoir les mêmes causes neurobiologiques. Plus…

6. Comment prévenir et traiter la dépendance aux substances psychoactives?

La méthadone est un médicament de substitution pour l’héroïne
La méthadone est un médicament de substitution pour l’héroïne
Source: methadonetreatment.net 

Le moyen le plus efficace de traiter la dépendance semble être de combiner traitements pharmacologiques et thérapies comportementales, lesquelles sont une sorte de psychothérapies. De nouveaux et meilleurs traitements sont actuellement en cours d’élaboration. Plus…

6.1 Certains des médicaments utilisés pour le traitement de la dépendance éliminent les effets de la drogue, ou provoquent des réactions déplaisantes. D’autres substances peuvent être utilisées en tant que substituts pour une drogue, par exemple la méthadone peut remplacer l’héroïne. Ces substituts provoquent certains des effets de la drogue, mais sans en avoir certains des effets les plus nocifs. Plus…

6.2 La dépendance à la drogue peut également être traitée grâce à différentes thérapies comportementales visant à remplacer la motivation à utiliser les drogues par une motivation à pratiquer d’autres comportements. Ces thérapies ont pour objectif d’aider les personnes à “désapprendre” leur comportement associé à la prise de drogue, à apprendre de nouvelles façons de répondre aux désirs compulsifs, et à développer de nouvelles techniques pour ne pas rechuter. Plus…

6.3 L’évolution rapide de notre compréhension du fonctionnement du cerveau soulève une vague de nouvelles questions éthiques concernant à la fois la recherche et le traitement de la dépendance à la drogue. La recherche biomédicale est guidée par des principes moraux. Par exemple, il convient de s’assurer que les avantages pour la société l’emportent sur les risques encourus par ceux qui acceptent de suivre un traitement ou de participer à la recherche. Les questions éthiques qui doivent être prises en compte comprennent, par exemple, l’égalité de l’accès au traitement, le traitement potentiel des personnes sans leur consentement, le financement public du traitement de la dépendance, la confiance du public quant aux résultats des essais cliniques, et les questions morales suscitées par l’expérimentation sur les animaux et le dépistage génétique. Plus…

7. Conclusions

La consommation de drogue et la dépendance représentent un fardeau sanitaire de taille pour la société. Les récents progrès dans la recherche sur le système cérébral pourraient aider à trouver des moyens de réduire ce fardeau.

Les aspects qui doivent être pris en compte pour assurer des actions efficaces comprennent:

  1. L’impact sur la santé de la consommation de drogue dépend du type de drogue utilisé et du mode de consommation (fréquence, quantité, etc.).
  2. Plus la quantité consommée est grande, plus le risque de dépendance est élevé.
  3. Des programmes de santé publique efficaces peuvent réduire le fardeau sanitaire global lié à la consommation de drogue.
  4. La dépendance est le résultat de nombreux facteurs et on ne dispose à l’heure actuelle d’aucun moyen permettant d’identifier les personnes qui deviendront dépendantes.
  5. La dépendance à la drogue est un trouble d’ordre médical qui peut toucher n’importe quelle personne et qui peut se soigner.
  6. La dépendance à la drogue et les maladies mentales touchent souvent les mêmes personnes.
  7. Outre l’arrêt de la consommation de drogue, un traitement efficace exige des changements de comportement de la part des utilisateurs et souvent le recours aux médicaments de substitution.
  8. Le traitement doit être accessible à tous ceux qui en ont besoin.
  9. Les principaux obstacles au traitement des personnes ayant une dépendance est la stigmatisation et la discrimination.
  10. La recherche sur le cerveau doit se poursuivre pour trouver des moyens efficaces de réduire les dommages causés par la consommation de drogue et la dépendance.

Les récents progrès dans le domaine du traitement de la dépendance à la drogue soulèvent d’épineuses questions éthiques qui doivent être abordées. Plus…


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