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L'état et la durabilité des pêches et de l'aquaculture

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Contexte - La production de poisson et de fruits de mer continue de croître, année après année, même si la pêche de capture cesse de se développer depuis la fin des années 80.

L’aquaculture est en plein essor depuis lors et fournit maintenant près de la moitié de la production mondiale de poisson1.

Est-ce durable ?

Ceci est un résumé fidèle du rapport produit en 2018 par l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) : " La situation mondiale des pêches et de l’aquaculture – Atteindre les objectifs de développement durable " 

  • Source :FAO (2018)
  • Résumé & Détails: GreenFacts
Dernière mise à jour: 30 novembre 2018

1. La pêche et développement durable

Les 17 objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies2 ont été mis en avant en 2015 en tant que vision d'un monde juste et durable, exempt de peur et de violence, où personne ne soit laissé pour compte. L’objectif SDG 14 est le plus directement pertinent pour les pêches et l’aquaculture : «Conserver et utiliser durablement les océans, les mers et les ressources marines pour le développement durable» dans le contexte du Code de conduite de la FAO pour une pêche responsable (FAO, 1995). Selon cet objectif, la pêche et l’aquaculture devraient contribuer à la sécurité alimentaire et à la nutrition et les modes d’exploitation par ce secteur des ressources naturelles devraient viser à assurer un développement durable à la fois sur les plans économique, social et environnemental. L’écart de durabilité entre les pays développés et les pays en développement constitue dans ce contexte un défi majeur. Pour éliminer cette disparité, la communauté mondiale doit aider les pays en développement à exploiter pleinement leur potentiel de pêche et d’aquaculture.

En ce qui concerne plus spécifiquement la biodiversité, son érosion affecterait non seulement la structure et la fonction des écosystèmes, mais compromettrait également le potentiel d'adaptation de ces systèmes aux nouveaux défis tels que la croissance démographique et le changement climatique.

Dans ce contexte, l’Initiative pour un Océan Durable vise à assurer la convergence des actions des organisations régionales pour les mers et des Organisations Régionales de Gestion des Pêches (ORGP) en facilitant les partenariats pour relier diverses initiatives.

2 www.un.org/sustainabledevelopment/fr/objectifs-de-developpement-durable/ 

2. Quelle sont les quantités de poisson produite et consommée ?

La production mondiale de poisson n'a cessé de croître depuis des décennies et a culminé à environ 171 millions de tonnes en 2016, l'aquaculture représentant 47% du total. Cette proportion de la production totale provenant de l'aquaculture a fortement augmenté depuis les années 90, lorsque les pêches de capture ont commencé à se stabiliser. La production des pêches de capture n’a pas augmenté depuis lors. En 2016, 37 pays produisaient plus de poissons d'élevage que de poissons capturés dans la nature.

Entre 1961 et 2016, l'augmentation annuelle moyenne de la consommation mondiale de poisson de consommation (3,2%) a dépassé la croissance de la population (1,6%) et a dépassé celle de la viande de tous les animaux terrestres combinés (2,8%). Sur les 171 millions de tonnes de production totale de poisson en 2016, environ 88% (soit plus de 151 millions de tonnes) ont été utilisées pour la consommation humaine directe, une part qui a considérablement augmenté au cours des dernières décennies.

Malgré l'amélioration des pratiques de traitement et de distribution du poisson, la perte ou le gaspillage entre débarquement et consommation représente cependant toujours environ 27% du poisson pêché.

Les captures marines mondiales s'élevaient à 79 millions de tonnes en 2016, soit une diminution de près de 2 millions de tonnes par rapport à 2015. Les captures dans les eaux intérieures mondiales ont produit 11 millions de tonnes en 2016.

L'aquaculture continue de croître plus rapidement que les autres grands secteurs de la production alimentaire (5,8% sur la période 2000-2016), et une croissance à deux chiffres a encore été observée de 2006 à 2010 dans un petit nombre de pays en Afrique. La production aquacole mondiale en 2016 comprenait 80 millions de tonnes de poisson de consommation, 30 millions de tonnes de plantes aquatiques et 38 000 tonnes de produits non alimentaires.

L’aquaculture marine, également appelée «mariculture», est pratiquée en milieu marin, donc en eau de mer, tandis que l’aquaculture côtière est pratiquée dans des structures entièrement ou partiellement construites par l’homme dans des zones adjacentes à la mer, telles que des étangs côtiers et des lagons clos.

3. Quel est l'état actuel des ressources en pêche ?

Depuis les années 1980, le déclin de la durabilité de la pêche marine s’est poursuivi. Le pourcentage des stocks exploités à des niveaux biologiquement non durables est passé de 10 % en 1974 à 33 % en 2015, les augmentations les plus importantes ayant été observées à la fin des années 1970 et dans les années 1980. En 2015, les stocks exploités à leur capacité maximale durable représentaient 60 % et les stocks sous-exploités, 7 % seulement du total des stocks évalués. La persistance des stocks surexploités est un sujet de grande préoccupation.

Parallèlement, malgré l’augmentation continue du pourcentage de stocks exploités à des niveaux biologiquement non durables, des progrès ont été accomplis dans certaines régions. Par exemple, la proportion des stocks exploités dans des limites biologiquement durables est passée de 53% en 2005 à 74% en 2016 aux États-Unis d'Amérique et de 27% en 2004 à 69% en 2015 en Australie.

4. Quels sont les principaux problèmes qui affectent le secteur de la pêche ?

On estime qu'environ 78% du poisson et des produits à base de poisson sont exposés à la concurrence et à l'offre du commerce international, la dynamique de la demande pour de nombreuses espèces étant de plus en plus mondialisée. En 2016, plus de 90% de la quantité (exprimée en équivalent de poids vif) des échanges de poisson et de produits à base de poisson consistaient en produits transformés (c'est-à-dire à l'exclusion du poisson entier vivant et frais), les produits congelés en représentant la plus grande part.

Dans le contexte d'une transformation à grande échelle de l'économie mondiale impulsée par la libéralisation des échanges et les progrès technologiques, les trois enjeux principaux identifiés sont les suivants :

  • la pêche illégale, non déclarée et non réglementée : il est difficile d’exercer un contrôle sur les grands océans, en particulier sur les eaux internationales. Dans ces zones, des navires de pêche opèrent hors de la juridiction des gouvernements. Malgré les efforts déployés au cours de la dernière décennie par la communauté internationale pour résoudre ce problème3, celui-ci persiste en ce qui concerne les pavillons de complaisance et les conditions d’entrée et d’utilisation des ports que les navires de pêche étrangers doivent remplir ; 
  • la biodiversité  : les écosystèmes aquatiques sont très diversifés et maintenir cette diversité est essentiel pour maintenir les écosystèmes en bonne santé et capables de réagir aux changements, notamment climatiques. Il est important d'établir et de maintenir des zones protégées et de surveiller la diversité, non seulement des espèces pêchées, mais également des espèces utilisées en aquaculture
  • les changements climatiques : l'impact du réchauffement des océans sur les pêches et l'aquaculture est relativement clair : les espèces marines modifient leur répartition vers les pôles ou vers des eaux plus profondes et plus froides. Cela peut potentiellement affecter des écosystèmes entiers à mesure que la composition des espèces change. L'augmentation des concentrations de CO2 dans les eaux océaniques en augmente l'acidité et peut avoir un effet sur les organismes ayant une coquille de calcium. Etant donné que ces espèces sont souvent à la base des réseaux alimentaires, cela pourrait avoir un effet très perturbateur sur les pêcheries.

1 Le terme «poisson» englobe les poissons, les crustacés, les mollusques et les autres animaux aquatiques, à l'exclusion des mammifères et des reptiles aquatiques, des algues marines et des autres plantes aquatiques.
3 Via notamment l’Accord à lutter contre la pêche illicite, non déclarée et non règlementée (INDNR),


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