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Paludisme Etat de la maladie

3. Combien de personnes ont souffert de paludisme en 2006 ?

  • 3.1 Où y a-t-il un risque d’être infecté par le paludisme ?
  • 3.2 Combien a-t-on dénombré de cas de paludisme et de décès liés à la maladie en 2006 ?
  • 3.3 Pourquoi existe-t-il un large éventail d’estimations ?

3.1 Où y a-t-il un risque d’être infecté par le paludisme ?

A peu près 50% de la population mondiale vit dans des régions où il existe un risque d’être infecté par le paludisme. Dans 109 pays ou territoires du monde, le paludisme est soit présent constamment (endémique) ou ne l’est plus mais risque de refaire son apparition. Ces pays sont à des étapes différentes d’élimination de la maladie. Les autres pays sont certifiés exempts de paludisme ou n’ont pas connu d’infections locales depuis plus d’une décennie (voir carte).

Les plus importantes populations exposées à un risque de paludisme vivent en Asie du Sud-Est et dans les régions du Pacifique occidental bien que l’ampleur du risque varie d’une région à une autre (voir Fig. 3.2).

Un cinquième de la population mondiale est confrontée à un risque élevé de contracter le paludisme en vivant dans des zones où il y a au moins un nouveau cas de paludisme par 1000 habitants chaque année. Près de la moitié de toutes les personnes exposées à un risque d’infection au paludisme vivent dans la région africaine, tandis que 37% vivent dans la région d’Asie du Sud-Est.

L’immense majorité des personnes exposés à de faibles risques d’infection au paludisme vivent en dehors de l’Afrique dans des zones où sont recensés au moins un nouveau cas de paludisme par an par 1000 habitants. Bien que les zones à faible risque couvrent un tiers de la population mondiale vivant dans une vaste zone, ce pourcentage ne représente même pas 3% de tous les cas rapportés de paludisme (voir Tableau 3.1).

Table 3.1: Estimates of populations at risk of malaria, number of cases and deaths

3.2 Combien a-t-on dénombré de cas de paludisme et de décès liés à la maladie en 2006 ?

Les nombres de cas de paludisme et de décès liés à la maladie sont difficiles à déterminer avec précision. En 2006, le nombre de cas de paludisme était estimé à 247 millions mais les chiffres réels pourraient être inférieurs à 200 millions ou au contraire dépasser les 300 millions. Cette année-là, quelque 881 000 personnes seraient décédées des suites du paludisme (voir Tableau 3.1).

Dans la région africaine, les cas de paludisme sont principalement dus au parasite Plasmodium falciparum. En dehors de l’Afrique, d’autres espèces de Plasmodium sont plus courantes.

En 2006, l’immense majorité des cas et des décès est survenue dans la région africaine (86% et 90% respectivement), suivie par les régions d’Asie du Sud-Est (9% et 4%) et de la Méditerranée orientale (3% et 4%).

Dans la région africaine, 90% des cas de paludisme surviennent dans 19 pays où l’on retrouve les plus grandes populations, dont plus de la moitié dans cinq pays seulement : le Nigeria, la République démocratique du Congo, l’Ethiopie, la Tanzanie et le Kenya (voir Fig. 3.5 pour le nombre de cas et Fig. 3.9 pour le nombre de décès).

En dehors de la région OMS de l’Afrique, dix pays représentent 90% des cas de paludisme : l’Inde tout d’abord (un tiers de tous les cas), suivi par le Soudan, le Myanmar, le Bangladesh, l’Indonésie, la Papouasie Nouvelle Guinée, le Pakistan, le Brésil, la Somalie et l’Afghanistan (voir Fig. 3.6 pour le nombre de cas et Fig. 3.10 pour le nombre de décès).

La plupart des décès dus au paludisme (85%) affectent les enfants de moins de cinq ans. Cette proportion est bien plus grande dans les régions d’Afrique et de Méditerranée orientale par rapport aux autres régions (voir Tableau 3.1).

Selon certaines données et estimations, seul un décès liés au paludisme sur cinq était rapporté en 2006 au niveau mondial.

3.3 Pourquoi existe-t-il un large éventail d’estimations ?

Il est très difficile de calculer avec précision le nombre de cas de paludisme et de décès liés à la maladie.

Les estimations reposent en partie sur les nombres de cas rapportés par les programmes nationaux de lutte contre le paludisme. C’est pourquoi trois facteurs entrent en ligne de compte lorsqu’il est question de savoir si ces cas rapportés reflètent ou non le nombre réel de cas de paludisme dans une région :

  • La qualité des rapports délivrés par les systèmes de surveillance de routine.
  • La proportion de patients qui utilisent les infrastructures sanitaires publiques par rapport à ceux qui utilisent les structures privées ou qui ne recherchent aucun traitement. En Asie du Sud-Est par exemple, une grande quantité de patients font appel aux services privés, ce qui implique que bien souvent les statistiques officielles rapportent trop peu de nouveaux cas de paludisme.
  • La proportion de cas dont le diagnostic est confirmé. Dans la région africaine par exemple, seul un faible nombre d’échantillons prélevés sur les patients est envoyé pour analyse en laboratoire et le diagnostic ne repose que sur les symptômes. Un trop grande nombre de cas seront ainsi rapportés dans la mesure où tous les individus présentant des signes qui pourraient être attribués à l’infection paludique ne souffrent pas réellement de la maladie.

En 2006, l’OMS estimait que 1,2 milliard de personnes étaient exposées à un risqué élevé d’être infectées par le paludisme, et que 2,1 milliards supplémentaires couraient un faible risque. Ces chiffres coïncident avec ceux des études menées en 2003 et 2005 où des techniques et des données similaires étaient utilisées. De même, les estimations du nombre de décès (environ 1 million par an) sont globalement cohérentes avec celles obtenues durant une étude de 2004. La différence principale réside dans le fait que les nouvelles estimations incluent moins de décès dans la région du Pacifique occidental, en raison principalement du recul du paludisme au Cambodge et au Vietnam.

Cependant, les chiffres ne sont ni cohérents avec ceux provenant des études menées au cours des années 1990 ni avec ceux issus d’une publication de 2008. Certaines des divergences peuvent être dues aux différences au niveau du traitement des données. D’autres pourraient résulter des méthodes d’analyse des résultats ou d’une diminution réelle du nombre de cas de paludisme depuis les années 1990.

Avec toutes les méthodes, les valeurs calculées pour le nombre de cas et de décès sont très incertaines, ce qui perturbe les estimations de chaque pays ainsi que le classement des pays au sein des régions. Deux méthodes permettent de calculer les nombres de cas de paludisme et de décès liés à la maladie : l’estimation des valeurs possibles au départ de données limitées, ou l’utilisation des données de surveillance de routine. Cette dernière méthode est meilleure mais dépend fortement des informations que chaque pays donne à l’OMS et des données provenant des études publiées. Si l’information est incomplète mais que le nombre de rapports manquants est déclaré, les estimations peuvent être correctement ajustées. Toutefois, au cas où ces rapports ne sont pas gardés, les ajustements pourraient surestimer ou sous-estimer le nombre de cas de paludisme et de décès liés à la maladie. Malheureusement, les pays les plus touchés par le paludisme sont ceux où l’on retrouve les systèmes de surveillance et les enregistrements les plus faibles, ce qui pourrait entraîner de très grandes différences entre les valeurs calculées et les valeurs réelles.


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