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Désertification

5. Comment différentes voies de développement futur influeraient-elles sur la désertification ?

  • 5.1 Quels sont les scénarios qui ont été explorés dans cette évaluation ?
  • 5.2 Les pressions sur les zones sèches vont-elles augmenter ?
  • 5.3 Quels sont les défis clés pour le futur ?

Le document source utilisé pour ce Dossier dit:

La croissance démographique et l’augmentation de la demande en nourriture vont stimuler l’expansion des terres cultivées et l’intensification de leur exploitation. Si l’on n’y met pas un terme, la désertification et la dégradation des services des écosystèmes dans les zones sèches hypothéqueront les chances d’une amélioration future du bien-être humain et annuleront peut-être même, dans certaines régions, les bénéfices tirés des écosystèmes.

Source & ©: EM  Synthèse sur la Désertification (2005),
Chapitre 4, p.11

5.1 Quels sont les scénarios qui ont été explorés dans cette évaluation ?

Le document source utilisé pour ce Dossier dit:

L’approche par scénarios

Une meilleure compréhension des possibilités de développement et des paradigmes de gestion pour l’avenir peut être obtenue via le développement de scénarios. Pour faire de bons choix, nous avons besoin de comprendre les conséquences des différents choix entre les actions (ou inactions) possibles. Ceci est facilité à travers des scénarios plausibles qui racontent sous forme d’histoires la façon dont l’avenir pourrait se dérouler, à la fois avec des mots et avec des chiffres. Les scénarios de l’EM ont été développés en utilisant des modèles globaux, bien connus et revus par des scientifiques, pour des projections quantitatives (par exemple sur le changement d’affectation des terres, les émissions de carbone, la diminution des réserves d’eau et la production de nourriture) et une analyse qualitative. Ces modèles quantitatifs n’ont pas pris en compte les effets de seuil, le risque d’événements extrêmes ou les impacts de changements importants ou irréversibles dans les services des écosystèmes. Les scénarios ne sont pas des prévisions, projections ou prédictions. Ils sont censés faire surgir des questions, élargir les perspectives, éclairer des thématiques clés, et donc permettre une prise de décision mieux informée et rationnelle. Ce faisant, les scénarios tentent de réduire l’incertitude liée aux résultats futurs de différentes méthodes de gestion (S6, S2).

L’EM a produit quatre scénarios qui explorent comment certaines combinaisons de politiques et de pratiques peuvent influer sur les changements des services des écosystèmes, le bien-être humain et la désertification.(Voir Encadré 4.1) Les scénarios ont été développés en se focalisant sur les conditions probables en 2050, bien qu’ils comprennent des informations qui mènent jusqu’à la fin du siècle. Ils abordent spécifiquement la désertification et le bien-être conçus pour explorer la gamme complète des futurs possibles; d’autres scénarios pourraient être développés avec des conséquences plus optimistes ou plus pessimistes (S8 Figure 8.5, S9).

Source & ©: EM  Synthèse sur la Désertification (2005),
Chapitre 4, p.11-12

5.2 Les pressions sur les zones sèches vont-elles augmenter ?

Le document source utilisé pour ce Dossier dit:

Résultats clés des scénarios envisagés par l’EM

Dans chacun des quatre scénarios envisagés, la superficie désertifiée va probablement augmenter, à des rythmes différents cependant. La pauvreté et des pratiques non durables d’exploitation des terres continueront d’être les principales causes de la désertification dans un avenir proche. L’allègement des pressions qui s’exercent sur les zones sèches est fortement corrélé à la diminution de la pauvreté. Dans les quatre scénarios de l’EM, la croissance démographique et l’augmentation de la demande en nourriture vont engendrer une expansion des terres cultivées, souvent aux dépens des espaces boisés et des zones de pacage. Ceci va probablement accroître la surface des terres désertifiées. Aucun scénario n’indique un renversement du risque de désertification (S9, S8 Figure 8.5). (Voir Figure Figure 4.1.)

Dans tous les scénarios, le changement climatique est lié à la désertification et les conséquences du changement climatique varient selon les lieux et les méthodes de gestion adoptées. Le changement climatique devrait affecter le cycle hydrologique mondial et les précipitations locales. L’expression locale de ces changements climatiques mondiaux dépend fortement du lieu considéré. Il est probable que les épisodes climatiques extrêmes vont s’intensifier, entraînant plus d’inondations et plus de sécheresses (S8 Figure 8.5, S14.4.4).

Lutter contre la désertification et ses conséquences économiques dans les zones sèches se fera probablement de façon plus efficace en utilisant des méthodes de gestion proactives. Dans une perspective proactive, la gestion des écosystèmes vise à les adapter aux changements et à les rendre plus résistants, ce qui est censé réduire également la vulnérabilité de la société aux perturbations causées par la désertification. Par conséquent, des mesures telles que des adaptations au changement climatique et le refus d’étendre les zones irriguées peuvent conjointement freiner le rythme de la désertification. Cette approche pourrait cependant mettre un certain temps avant de porter ses fruits, car il faut au préalable développer et mettre au point des adaptations nécessaires dans les capacités de développement et d’apprentissage. A l’opposé, avec une gestion réactive, les pressions actuelles (changement climatique, surpâturage et irrigation à grande échelle) qui s’exercent sur les services des écosystèmes vont vraisemblablement se maintenir ou s’intensifier, ce qui accroîtra la désertification. Le scénario régionalisé-réactif est celui dans lequel le développement des zones sèches s’avère le moins durable (S.SDM).

La mondialisation ne mènera pas nécessairement à une désertification accrue. Les perspectives de coopération et de transferts de ressources en vue d’appuyer la gestion des écosystèmes sont meilleures dans ce cas de figure, grâce aux réformes institutionnelles et au rythme rapide du développement technologique. Dans le scénario de gestion proactive mondialisée, des réformes politiques telles que le renforcement des droits de propriété (privée ou collective), ainsi qu’une meilleure intégration des questions environnementales, débouchent sur une pression relativement moindre sur les zones sèches. Des échecs politiques et commerciaux peuvent néanmoins toujours constituer des risques pour la désertification. A l’opposé, dans un monde fragmenté, le rôle qu’un accord mondial pourrait jouer est plus limité, soit à cause d’un intérêt réduit pour les transferts de ressources, soit à cause d’un manque d’intérêt pour ce qui se trouve au-delà des frontières nationales ou régionales (S14.ES, S14.4.3).

Source & ©: EM  Synthèse sur la Désertification (2005),
Chapitre 4, p.12-13

5.3 Quels sont les défis clés pour le futur ?

Le document source utilisé pour ce Dossier dit:

Agriculteur du Burkina Faso semi-aride travaillant comme
                                        forgeron durant la saison sèche.
Agriculteur du Burkina Faso semi-aride travaillant comme forgeron durant la saison sèche.

Des défis majeurs pour l’avenir

Une diminution importante et persistante de la fourniture des services des écosystèmes, suite à une pénurie d’eau, une utilisation intensive de ces services ou au changement climatique, constitue une menace bien plus grande dans les zones sèches que partout ailleurs. Les zones sèches sub-sahariennes et d’Asie centrale sont considérées comme étant les plus vulnérables. Par exemple, dans trois régions clés de l’Afrique – Sahel, Corne de l’Afrique et Afrique du Sud-Est – des sécheresses intenses ont lieu en moyenne une fois tous les 30 ans. Ces sécheresses font tripler le nombre de personnes exposées à une grave pénurie d’eau au moins une fois par génération, occasionnant des crises alimentaires et sanitaires majeures. Une distribution gratuite, sans conditions, de nourriture ou d’eau aux populations vulnérables des zones sèches peut avoir l’effet inattendu d’augmenter le risque d’un effondrement encore plus important des services des écosystèmes. Des pratiques d’adaptation et de préservation locales peuvent atténuer certaines pertes de ces services dans les zones sèches, mais il sera difficile de revenir sur la disparition des services d’approvisionnement en nourriture et en eau et la perte sous-jacente de biodiversité (S.SDM, C20.6, C7.3.4).

L’intensification prévue de la pénurie d’eau douce placera les écosystèmes des zones sèches sous des pressions encore plus fortes. Si rien n’est fait pour les contrer, ces pressions aggraveront la désertification. La pénurie d’eau affecte 1 à 2 milliards de personnes aujourd’hui, la plupart d’entre elles habitant dans les zones sèches. Ceci engendre une surexploitation des ressources en eau de surface et des nappes phréatiques, et finalement amplifie les problèmes liés à la désertification. On prévoit que la disponibilité en eau douce dans les zones sèches se réduira encore par rapport à la moyenne actuelle de 1 300 mètres cubes par personne et par an. Alors que ce chiffre moyen masque de grandes variations, il se situe déjà bien en-dessous de 2 000 mètres cubes, le seuil minimum que l’on estime nécessaire au bien-être humain et à un développement durable (C7.ES, C24.ES, C22.ES).

Les perspectives pour la mise en oeuvre de la CCD des Nations Unies diffèrent significativement selon les quatre scénarios envisagés par l’EM. La mise en oeuvre sera la plus difficile dans un monde régionalisé-réactif, alors que les perspectives s’améliorent dans un monde plus globalisé avec une gestion proactive des écosystèmes. Les quatre scénarios de l’EM donnent un aperçu de la façon dont les directives de la CCD peuvent être mises en oeuvre par les pays concernés lorsque ceux-ci sont gérés selon des approches très différentes. Dans un monde régionalisé, avec une gestion de l’environnement exclusivement réactive, les possibilités d’accords environnementaux à l’échelle mondiale sont plutôt faibles. Avec ce mode de gestion réactive, la désertification augmentera probablement davantage avant que ses conséquences – famines massives et réfugiés de l’environnement et de la faim – ne déclenchent une réaction significative. Un monde globalisé présente une situation plus favorable à une mise en oeuvre de la CCD à l’échelle mondiale, grâce à des transferts plus fluides de ressources et de technologies. Mais, là encore, cela dépendra des méthodes de gestion qui seront privilégiées (S14.4.3).

Source & ©: EM  Synthèse sur la Désertification (2005),
Chapitre 4, p.13


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