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Tuberculose

5. Quel est la situation de la tuberculose résistante aux médicaments dans les différentes régions de l’OMS ?

  • 5.1 Région africaine de l’OMS
  • 5.2 Région OMS des Amériques du Nord et du Sud
  • 5.3 Région OMS de la Méditerranée orientale
  • 5.4 Région européenne de l’OMS
  • 5.5 Région OMS de l’Asie du Sud-Est
  • 5.6 Région OMS du Pacifique occidental
Régions de l'OMS

5.1 Région africaine de l’OMS

En Inde, le nombre de nouveaux cas de tuberculose est très
										élevé
En Inde, le nombre de nouveaux cas de tuberculose est très élevé
Source : Gary Hampton

En Afrique, la proportion de cas de tuberculose multirésistante est relativement faible à 2,2%. Selon les estimations, en 2006, quelque 67 000 nouveaux cas de tuberculose multirésistante sont apparus dans la région, dont près de 90% dans des zones où le VIH est très répandu.

Le manque de laboratoires appropriés dans la plupart des pays africains complique grandement la détection de la tuberculose chez les personnes également infectées par le VIH. De plus, la façon dont la tuberculose résistante aux médicaments se propage dans les régions où l’infection par le VIH est fréquente n’est pas claire non plus. Etant donné les taux élevés d’infection par le VIH dans certaines zones d’Afrique et le manque de laboratoires, il est probable que les chiffres actuels sous-estiment le fardeau réel de la tuberculose multirésitante dans la région.

Il est difficile d’identifier les tendances de l’infection dans la région dans la mesure où les études disponibles sont rares. Des données préalables provenant du Botswana ont révélé que la résistance aux médicaments est en hausse. Par ailleurs, les résultats d’une autre étude seront très importants pour comprendre les tendances en matière de résistance aux médicaments dans des pays où le VIH atteint des taux élevés. Pour ce qui est de la tuberculose ultrarésistante, l’Afrique du Sud a récemment passé en revue sa base de données de laboratoires et trouvé que 5,6% des échantillons multirésistants recueillis sur une période de quatre ans étaient en réalité des cas d’ultrarésistance. Ces résultats ne font néanmoins pas partie d’une étude formelle.

Dans certains pays de la région, des études nationales sont actuellement menées ou sur le point de l’être. Certaines incluront des tests de résistance aux médicaments de seconde ligne. La Tanzanie mesure actuellement l’efficacité de nouvelles méthodes capables de détecter rapidement la multirésistance. Si elles s’avèrent efficaces, ces méthodes seraient utiles pour rassembler des informations sur une zone plus étendue et pour étudier les tendances.

Le facteur le plus critique lorsqu’on s’attaque au problème de la résistance aux médicaments dans les pays africains est le manque de laboratoires et de réseaux de transport permettant de diagnostiquer rapidement la tuberculose résistante aux médicaments. Dans la région, la plupart des pays sont loin d’atteindre les objectifs de dépistage de multirésistance fixés par le Plan mondial Halte à la tuberculose 2006 – 2015. Toutefois, il existe des plans visant à améliorer les réseaux nationaux de laboratoires dans la plupart des pays et à mettre en place au moins trois nouveaux laboratoires de référence supranationaux en plus des deux déjà en place.

Ce texte est un résumé de: OMS,  Anti-Tuberculosis Drug Resistance in the World, Fourth Global Report (2008), Chapter 4: Discussion, WHO Regions, African region (p. 90-92)

5.2 Région OMS des Amériques du Nord et du Sud

En Amérique dans son ensemble, la proportion de tuberculoses résistantes aux médicaments parmi les cas de tuberculose est faible. Cependant, certains pays se montrent plus affectés que d’autres.

En Amérique du Nord, le Canada présente de faibles proportions de tuberculoses résistantes aux médicaments et le nombre de nouveaux cas a diminué chaque année depuis 1997. Aux Etats-Unis, la tuberculose est en recul et la multirésistance encore plus.

En Amérique du Sud, on estime qu’il y a eu 12 070 nouveaux cas de tuberculose multirésistante en 2006, dont un tiers uniquement au Pérou, et un huitième tant en Equateur qu’au Brésil. Au Pérou, les faiblesses de la gestion des cas de tuberculose et du système sanitaire dans son ensemble pourraient probablement en être la cause, tout particulièrement entre 2003 et 2004. L’Argentine, l’Uruguay et Cuba présentent une faible proportion de tuberculoses résistantes aux médicaments au sein de la population en général.

Au Brésil et au Mexique, des études nationales sont actuellement en cours et ont pour but de tester la multirésistance et le VIH. Au Panama, une étude nationale est également envisagée. Quant à la République Dominicaine, elle conduit actuellement une enquête répétée.

Il existe actuellement cinq Laboratoires Régionaux Supranationaux dans la région, et l’élargissement du réseau à un ou deux laboratoires supplémentaires dans les deux prochaines années est en projet. De nombreux pays prévoient d’améliorer les réseaux de laboratoires et il y a une demande accrue de laboratoires capables de détecter la résistance aux médicaments de seconde ligne.

Ce texte est un résumé de: OMS,  Anti-Tuberculosis Drug Resistance in the World, Fourth Global Report (2008), Chapter 4: Discussion, WHO Regions, Region of the Americas (p. 93-94)

5.3 Région OMS de la Méditerranée orientale

Dans la région de la Méditerranée orientale de l’OMS, l’information disponible sur la résistance aux médicaments s’est considérablement améliorée depuis 2002, bien qu’elle reste limitée.

La difficulté de rassembler des informations dans la région s’explique par deux raisons. Premièrement, bon nombre de pays sont impliqués dans des conflits et peinent déjà à fournir les soins sanitaires les plus basiques, ils n’ont donc pas les ressources nécessaires pour collecter des données sur la résistance aux médicaments. Deuxièmement, les infrastructures de laboratoires sont de qualité médiocre dans de nombreux pays de la région.

Environ 5,4% de tous les cas de tuberculose dans la région sont multirésistants. En 2006, quelque 25 000 nouveaux cas de tuberculose multirésistante ont été recensés, dont plus de la moitié au Pakistan.

Au Maroc, au Liban et dans le Sultanat d’Oman, la proportion de tuberculoses multirésistantes parmi les nouveaux cas de tuberculose est faible, tandis qu’elle est plus grande au Yémen et en Jordanie. La Jordanie, le Liban et le Sultanat d’Oman ont rapporté des proportions très importantes de résistance parmi les cas soumis une seconde fois au traitement. Cependant, les résultats obtenus ne sont pas réellement fiables du nombre réduit d’échantillons.

Il n’existe actuellement qu’un seul laboratoire de référence dans la région. Deux autres pourraient toutefois voir le jour. Le Pakistan a grandement élargi ses services de laboratoires et prévoit de mener une étude nationale et de démarrer un programme de traitement de la tuberculose multirésistante. L’Iran prévoit depuis plusieurs années de lancer une seconde étude nationale mais ne l’a pas encore menée à bien. La Libye, l’Arabie Saoudite et la Somalie devaient entreprendre de préparer des études de résistance aux médicaments en 2008. La Soudan quant à lui a récemment entamé une étude.

Ce texte est un résumé de: OMS,  Anti-Tuberculosis Drug Resistance in the World, Fourth Global Report (2008), Chapter 4: Discussion, WHO Regions, Eastern Mediterranean Region (p. 95-96)

5.4 Région européenne de l’OMS

La proportion de cas de tuberculose multirésistante varie beaucoup entre d’un côté l’Europe occidentale et centrale, où elle ne dépasse pas 1,5%, et de l’autre l’Europe orientale et les pays d’Asie centrale, où elle atteint jusqu’à 22,6%.

En Europe centrale et occidentale, la résistance aux médicaments est faible tant en chiffres absolus que relatifs. Israël constitue une exception et présente le plus important taux de résistance. Toutefois, il est probable que la plupart des personnes présentant une tuberculose multirésistante aient été infectées à l’étranger avant leur immigration en Israël. Il est important de souligner que, d’une part, presque tous les pays d’Europe occidentale et centrale sont aujourd’hui liés à un laboratoire de référence supranational et que, d’autre part, la qualité des tests de résistance aux médicaments et la validité des résultats sont contrôlées de manière indépendante.

Les pays d’Europe orientale et d’Asie centrale ont rapporté les proportions les plus importantes de résistance aux médicaments antituberculeux dans le monde. Quelque 80.057 cas de tuberculose multirésistante sont apparus dans la région en 2006. Cette augmentation pourrait résulter en grande partie de la crise économique qui a suivi la désintégration de l’URSS en 1991. Le secteur de la santé s’est alors déterioré, ce qui a eu un effet dévastateur sur le bien-être de la population. D’autres facteurs importants pourraient être l’échec de nombreux pays à suivre les procédures standards pour s’attaquer au problème de la tuberculose, ou encore la propagation de la tuberculose résistante aux médicaments dans les prisons.

Dans les pays baltes, la proportion de personnes infectées par la tuberculose chaque année est en diminution, tandis que les nouveaux cas de résistance aux médicaments semble suivre une tendance de relative stabilité. Ce recul de la tuberculose au cours des 10 dernières années est la conséquence d’une croissance économique, d’investissements dans le domaine de la santé et de meilleurs contrôles de la tuberculose, en particulier en Lettonie et en Estonie et, dans une moindre mesure, en Lituanie. Dans ces trois pays, les problèmes sociaux chez les patients tuberculeux, tels que l’alcool, l’abus de substances psychoactives ou l’absence de domicile, ont des répercussions négatives sur l’issue du traitement.

En Fédération de Russie, la proportion de personnes qui contractent la tuberculose et en deviennent malades est relativement stable, voire en diminution dans certaines régions. Toutefois, dans deux zones ayant apporté des données fiables sur la tendance chez elles, le nombre et la proportion de cas de résistance aux médicaments sont en nette augmentation, et ce en dépit de programmes de contrôle de la tuberculose robustes et en amélioration. La raison de cette dernière tendance n’est pas claire. Bien que les résultats enregistrés dans ces zones ne puissent faire l’objet d’une extrapolation à l’échelle de l’ensemble du pays, ils laissent supposer que des mesures extraordinaires devront être prises si l’on veut réduire la tuberculose multirésistante au sein de la population.

Actuellement, tous les pays de cette sous-région sont liés à un laboratoire supranational régional, sauf le Turkménistan et la Bulgarie. Plusieurs pays entament ou prévoient des études de résistance aux médicaments à échelle nationale. Les pays sont de plus en plus nombreux à proposer des traitements appropriés contre la tuberculose multirésistante. Des investissements supplémentaires seront cependant nécessaires pour atteindre les objectifs fixés par le Plan mondial.

Ce texte est un résumé de: OMS,  Anti-Tuberculosis Drug Resistance in the World, Fourth Global Report (2008), Chapter 4: Discussion, WHO Regions, Eastern Europe (p. 97-101)

5.5 Région OMS de l’Asie du Sud-Est

Dans la Région OMS de l’Asie du Sud-Est, de nombreux pays sont fortement touchés par la tuberculose, l’Inde à elle seule comptant près de deux millions de cas. Bien que la proportion de cas de tuberculose multirésistante parmi les nouveaux cas de tuberculose dans la région soit modérée, le nombre total de cas de tuberculose multirésistante est considérable. En 2006, quelque 150 000 personnes sont tombées malades de la tuberculose multirésistante, et les trois quarts d’entre elles vivaient en Inde.

Dans cinq des six pays qui ont rapporté des données depuis 2002, la proportion de multirésistance parmi les nouveaux cas était inférieure à 3,0%. Par contre, au Myanmar, elle était de 3,9% et représentait plus de 4000 cas en 2006. En dépit de ces résultats et du manque de moyens, le Myanmar a fait quelques progrès en matière de contrôle de la tuberculose.

Les niveaux de résistance aux médicaments semblent modérés en Indonésie, faibles au Bengladesh et exceptionnellement faibles au Sri Lanka où tous les cas ne répondant pas au traitement standard sont soumis à des tests de résistance aux médicaments et où la multirésistance est gérée par le secteur public. Au Népal également, les taux de résistance aux médicaments sont faibles.

En inde, de récents résultats indiquent des proportions faibles à modérées de multirésistance parmi les nouveaux cas mais des proportions considérablement plus élevées chez les personnes ayant été traitées préalablement contre la tuberculose. On pense que bon nombre de ces cas soumis une seconde fois à un traitement sont gérés par le secteur privé. A moins que le secteur public ne reprenne rapidement la gestion des cas de résistance aux médicaments, on craint qu’un nombre croissant de cas de tuberculose multirésistante ne soient à l’avenir gérés par un secteur privé non régulé ayant accès à des médicaments de seconde ligne de qualités variables. Des cas de tuberculose ultrarésistante ont également été rapportés dans ce pays.

La Corée du Nord pourrait être plus lourdement affectée par la multirésistance que d’autres pays de la région. Des projets y ont été élaborés dans le but d’améliorer la capacité des laboratoires à effectuer des tests de résistance. Le manque de financement durable constitue toutefois l’obstacle principal à cet objectif.

Tous les pays de la région à l’exception de la Thaïlande ont déterminé que la modernisation de leur réseau de laboratoires, son expansion et l’assurance de sa qualité sont les conditions premières aux progrès en matière de contrôle de la tuberculose multirésistante.

A la différence des autres pays de la région, la Thaïlande possède un réseau vaste et bien développé de laboratoires dont certains peuvent réaliser des tests de résistance aux médicaments de seconde ligne. Les services de laboratoires ne sont toutefois pas centralisés et le secteur privé en gère une grande partie. Il est donc difficile de maintenir de hauts niveaux de performance. Bien que tous les patients souffrant de tuberculose multirésistante soient pris en charge par le secteur public, les pratiques ne suivent pas nécessairement les lignes directrices internationales.

Ce texte est un résumé de: OMS,  Anti-Tuberculosis Drug Resistance in the World, Fourth Global Report (2008), Chapter 4: Discussion, WHO Regions, South-East Asian Region (p. 101-105)

5.6 Région OMS du Pacifique occidental

En 2006, le Pacifique occidental comptait plus de 150 000 nouveaux cas de tuberculose multirésistante , ce qui représente 6,7% de tous les cas de tuberculose dans la région. Près de 85% des cas de tuberculose multirésistante sont apparus en Chine. La Chine mise à part, les pays les plus affectés parmi ceux ayant transmis des données sont le Vietnam et les Philippines.

Les données relatives à trois provinces de Chine du Nord-Est indiquent que les cas de multirésistance représentent jusqu’à 7,3% des nouveaux cas de tuberculose , mais les chiffres sont fortement inférieurs dans les villes de Beijing et Shanghai. La Chine a le second plus haut niveau de résistance dans le monde. Quant à l’ampleur du problème de la résistance aux médicaments de seconde ligne, elle est actuellement inconnue. Bien qu’il existe des projets visant à élargir le traitement contre la tuberculose multirésistante en Chine, les objectifs fixés pour 2011 ne sont pas encore à sa portée.

Selon les données provenant du Vietnam, la multirésistance n’y a pas augmenté au cours des 10 dernières années, tandis que la résistance à quelque médicament que ce soit a même diminué. En 2006, la proportion de tuberculose multirésistante était de 2,7% parmi les nouveaux cas de tuberculose, mais elle était bien plus importante parmi les cas déjà traités auparavant (19,3%).

En 2004 aux Philippines, 4,0% des nouveaux cas de tuberculose et 20,9% des cas traités auparavant étaient des tuberculoses multirésistantes. Les Philippines disposent depuis longtemps d’un programme de gestion de la tuberculose multirésistante qui prend actuellement de l’ampleur et qui est efficace. Néanmoins, la proportion élevée de résistance à certains médicaments de seconde ligne ainsi que l’émergence de la tuberculose ultarésistante nécessitent une étroite surveillance.

Des tendances pour Hong Kong et la Corée du Sud ont pu être dégagées. La proportion de cas de tuberculose au sein de la population a diminué, bien qu’elle ait été relativement stable en Corée du Sud ces quelques dernières années. A Hong Kong, la multirésistance recule rapidement, tandis qu’en Corée du Sud, il y a une augmentation graduelle mais néanmoins importante des nouveaux cas de tuberculose multirésistante .

Les données relatives à la tuberculose ultrarésistante dont on dispose montrent que c’est au d’abord au japon et ensuite à Hong Kong qu’on trouve les proportions les plus importantes parmi les cas de tuberculose multirésistante. Là où les nombres absolus de tuberculose multirésistante sont faibles, il est possible que la tuberculose ultrarésistante ne représente pas un obstacle d’envergure au contrôle de la tuberculose. Par contre, dans les pays présentant de nombreux cas de tuberculose multirésistante et où les médicaments de seconde ligne sont largement disponibles, comme la Chine et les Philippines, le contrôle de la résistance aux médicaments de seconde ligne sera crucial.

La Chine est le seul pays du Pacifique occidental comptant un nombre important de laboratoires capables de tester des échantillons afin d’y dépister la résistance aux médicaments. La région possède cinq Laboratoires de Référence Supranationaux très actifs et il est envisagé d’en ajouter un l’année prochaine. Toutefois, pour répondre à la demande, il peut être essentiel de forger des liens avec le secteur privé.

Ce texte est un résumé de: OMS,  Anti-Tuberculosis Drug Resistance in the World, Fourth Global Report (2008), Chapter 4: Discussion, WHO Regions, Western Pacific Region (p. 105-109)


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