Langues:
Lire aussi la version actualisée du
Rapport d’évaluation du GIEC sur le changement climatique (2022)

Changement Climatique Evaluation 2001

3. Quels changements climatiques prévoit-on à l'avenir ?

  • 3.1 Quels scénarios d'émissions prévoit-on ?
  • 3.2 Quels changements climatiques prévoit-on pour le XXIe siècle ?
  • 3.3 Quels changements climatiques prévoit-on pour les siècles à venir ?

3.1 Quels scénarios d'émissions prévoit-on ?

Le document source utilisé pour ce Dossier dit:

L'influence des activités humaines continuera à modifier la composition atmosphérique tout au long du XXIe siècle.

Un certain nombre de modèles ont été utilisés pour projeter l'évolution des concentrations atmosphériques de gaz à effet de serre et d'aérosols, et par conséquent l'évolution future du climat, en se basant sur les scénarios d'émissions tirés du Rapport spécial du GIEC sur les scénarios d'émissions (SRES) (Figure 5 [en]). Ces scénarios ont été élaborés parce qu'il fallait procéder à une remise à jour de la série IS92, utilisée par le Deuxième Rapport d'évaluation,et ils sont cités ici, dans certains cas, à des fins de comparaison.

Source & ©: ,  TAR RDP du GT1 pages 12

Les gaz à effet de serre

  • Il est pratiquement certain que les émissions de CO2 dues à la combustion de combustibles fossiles vont exercer une influence dominante, tout au long du XXIe siècle, sur les tendances de la concentration de dioxyde de carbone dans l'atmosphère. Au fur et à mesure de l'augmentation de la concentration de CO2 dans l'atmosphère , les océans et les terres absorberont une fraction décroissante des émissions anthropiques de CO2. Comme l'indiquent les modèles, les rétroactions climatiques entre les terres et les océans auront pour effet net d'augmenter davantage encore les concentrations de CO2 dans l'atmosphère auxquelles il faut s'attendre, en réduisant l' absorption de ce gaz aussi bien par les océans que par les terres.
  • D'ici à l'an 2100, les modèles du cycle du carbone projettent que les concentrations de CO2 dans l'atmosphère devraient être comprises entre 540 et 970 ppm pour les scénarios d'illustration du SRES (soit 90 à 250 pour cent de plus que la concentration en 1750, qui était de 280 ppm), voir Figure 5b. Ces projections tiennent compte des rétroactions climatiques entre les terres et les océans. Les incertitudes, notamment quant à l'ampleur des rétroactions climatiques dues à la biosphère terrestre, provoquent une variation de -10 à +30 pour cent pour chaque scénario. La fourchette totale est de 490 à 1260 ppm (soit 75 à 350 pour cent de plus que la concentration de 1750).
  • La modification de l'utilisation des sols pourrait exercer une influence sur la concentration de CO2 dans l'atmosphère. En prenant pour hypothèse la restauration à la biosphère terrestre (par exemple par le reboisement), au cours du siècle actuel, du volume total du carbone émis du fait des changements dans l'utilisation des sols au cours de l'histoire, l'on pourrait réduire la concentration de CO2 de 40 à 70 ppm.
  • Les concentrations calculées à l'aide de modèles, d'ici à l'an 2100, de gaz à effet de serre autres que le CO2 varient considérablement selon les scénarios d'illustration du SRES, le CH4 variant de -190 à +1970 ppb (concentration actuelle 1760 ppb), le N2O de +38 à +144 ppb (concentration actuelle 316 ppb), le volume total de O3 dans la troposphère de -12 à +62 pour cent, et les changements dans les concentrations de HFC, PFC, et SF6 se situant également dans une large gamme, tout cela par rapport à l'an 2000. Dans certains scénarios, le volume total de O3 dans la troposphère deviendrait un agent de forçage radiatif aussi important que le CH4 et remettrait en cause, dans la plus grande partie de l'hémisphère Nord, l'efficacité des efforts déployés pour atteindre les objectifs actuels en matière de qualité de l'air.
  • Il serait nécessaire, pour stabiliser le forçage radiatif, de réduire les émissions des gaz à effet de serre et des gaz qui contrôlent leur concentration. S'agissant par exemple du gaz à effet de serre anthropique le plus important, les modèles du cycle du carbone montrent que la stabilisation des concentrations atmosphériques de CO2 à 450, 650 ou 1000 ppm nécessiterait que les émissions globales de CO2 anthropiques tombent au-dessous des niveaux de 1990, et ce en quelques décennies, en environ un siècle ou en environ deux siècles, respectivement, et qu'elles continuent régulièrement de décroître ensuite. Il faudrait que les émissions de CO2 diminuent jusqu'à ne représenter plus qu'un très faible pourcentage des émissions actuelles.

Source & ©: ,  TAR RDP du GT1 pages 12

Les aérosols

Les scénarios du SRES envisagent la possibilité d'augmentations ou au contraire de diminutions des aérosols anthropiques (par exemple les aérosols sulfatés (Figure 5c),les aérosols de la biomasse, les aérosols de carbone noir et de carbone organique), selon l'ampleur de l'utilisation de combustibles fossiles et l'efficacité des politiques visant à réduire les émissions polluantes. De plus, les aérosols naturels (par exemple le sel de mer, la poussière et les émissions conduisant à la production d'aérosols sulfatés et carbonés) devraient augmenter, selon les projections, à cause des changements climatiques.

Source & ©: ,  TAR RDP du GT1 pages 12

Le forçage radiatif au XXIe siècle

Pour les scénarios d'illustration du SRES, le forçage radiatif moyen global dû aux gaz à effet de serre va continuer à augmenter tout au long du XXIe siècle et à être supérieur à celui de l'an 2000, la fraction de ce forçage due au CO2 devant passer de légèrement plus de 50 pour cent à environ 75 pour cent. Selon les projections, le changement du forçage radiatif direct et indirect des aérosols devrait être d'une moins grande ampleur que celui du CO2.

Source & ©: ,  TAR RDP du GT1 pages 14

3.2 Quels changements climatiques prévoit-on pour le XXIe siècle ?

Le document source utilisé pour ce Dossier dit:

Dans toutes les projections basées sur les scénarios du SRES du GIEC, la température moyenne globale et le niveau moyen de la mer devraient s'élever.

Pour réaliser des projections de l'évolution future du climat, les modèles tiennent compte des émissions passées et futures des gaz à effet de serre et des aérosols. Ils incluent par conséquent aussi bien des estimations du réchauffement actuel que des prévisions du réchauffement futur fondées sur les émissions antérieures.

3.2.1 Température

Le document source utilisé pour ce Dossier dit:

 The global climate of the 21st Century

Température

  • La température moyenne globale à la surface devrait augmenter de 1,4 à 5,8 °C (Figure 5d) entre 1990 et 2100. Ces résultats correspondent à la gamme complète des 35 scénarios du SRES, et sont basés sur un certain nombre de modèles climatiques 11.
  • Selon les projections, les augmentations de température seront plus importantes que celles relevées dans le SAR, qui se situaient entre environ 1,0 et 3,5 °C sur la base de la gamme des six scénarios IS92. Cette augmentation des températures, de même que l'élargissement de l'échelle de leurs variations, est avant tout due aux prévisions d'un abaissement des émissions de dioxyde de soufre dans les scénarios SRES par rapport aux scénarios IS92.
  • Le taux de réchauffement projeté est nettement plus élevé que les changements observés au cours du XXe siècle, et il est très probable qu'il n'aura pas de précédent au cours des 10 000 dernières années, si l'on se réfère aux données paléoclimatiques.
  • En 2100, la fourchette de l'évolution des températures à la surface pour l'ensemble du groupe des modèles climatiques utilisés avec un scénario donné est comparable à celle obtenue avec un seul modèle mais la gamme des différents scénarios SRES.
  • A l'échelle de quelques décennies seulement, le taux de réchauffement observé actuellement peut être utilisé pour se faire une idée de la réaction prévisible à tel ou tel scénario d'émissions malgré les incertitudes liées à la sensibilité du climat. Cette approche laisse à penser que le réchauffement anthropique sera probablement de l'ordre de 0,1 à 0,2 °C sur dix ans au cours des prochaines décennies avec le scénario IS92a, soit une gamme semblable à celle à laquelle il faudrait s'attendre avec les projections correspondantes du modèle simple utilisé dans la Figure 5d.
  • Si l'on se fonde sur les simulations globales que permettent de faire les modèles récents, il est très probable que presque toutes les zones émergées se réchaufferont plus rapidement que la moyenne globale, notamment celles du nord, à des latitudes élevées, pendant la saison froide. Ce qui est le plus remarquable dans ce phénomène est que le réchauffement dans les régions septentrionales de l'Amérique du Nord, et en Asie septentrionale et centrale, sera supérieur de plus de 40 pour cent au réchauffement moyen global dans chaque modèle. En revanche, le réchauffement en question sera inférieur au réchauffement moyen global en été en Asie du Sud et du Sud-Est et en hiver dans les régions australes de l'Amérique du Sud. (Voir le Résumé Technique à la Figure 20 ).
  • Les tendances actuelles des températures à la surface dans les zones tropicales du Pacifique, qui ressemblent et ressembleront de plus en plus à celles du phénomène El Niño avec la partie tropicale est de cet océan qui se réchauffe davantage que sa partie tropicale ouest, et avec un déplacement correspondant des précipitations vers l'est, devraient se maintenir d'après de nombreux modèles.

Source & ©: ,  TAR RDP du GT1 pages 14

3.2.2 Précipitations

Le document source utilisé pour ce Dossier dit:

Précipitations

Si l'on se base sur les simulations globales obtenues par les modèles à partir d'un large éventail de scénarios, les concentrations de vapeur d'eau et les précipitations moyennes globales devraient augmenter au cours du XXIe siècle. D'ici à la seconde moitié du XXIe siècle, il est probable que les précipitations se seront accrues, en hiver, sous les latitudes moyennes et élevées des régions septentrionales et en Antarctique. Dans les zones situées à faible latitude, il y a à la fois des augmentations et des diminutions régionales sur les terres émergées (Voir le Résumé Technique à la Figure 23 ). Il est très probable que l'on assistera à de plus importantes variations des précipitations d'une année sur l'autre sur la plupart des zones où l'on projette une augmentation des précipitations moyennes.

Source & ©: ,  TAR RDP du GT1 pages 14

3.2.3 Evénements extrêmes

Le document source utilisé pour ce Dossier dit:

Le Tableau 1 [en] évalue le degré de confiance dans les changements observés en ce qui concerne les extrêmes météorologiques et climatiques au cours de la seconde moitié du XXe siècle (colonne de gauche) et dans les changements projetés pour le XXIe siècle (colonne de droite)a. Cette évaluation s'appuie sur des études d'observation et de modélisation, sur la plausibilité physique de projections futures dans tous les scénarios couramment utilisés, et sur l'avis des experts .

En ce qui concerne certains autres phénomènes extrêmes, dont beaucoup sont susceptibles d'avoir d'importants effets sur l'environnement et la société, les informations dont nous disposons sont insuffisantes, aujourd'hui, pour pouvoir évaluer les tendances récentes, et les modèles climatiques n'ont pas encore la précision spatiale nécessaire pour faire des projections fiables. Par exemple, les phénomènes à très petite échelle tels que les orages, les tempêtes, la grêle et les éclairs ne sont pas simulés dans les modèles climatiques.

Source & ©: ,  TAR RDP du GT1 pages 14 & 15

3.2.4 El Niño

Le document source utilisé pour ce Dossier dit:

  • Le degré de confiance dans les projections des changements de la fréquence, de l'amplitude et de la structure spatiale future du phénomène El Niño dans les zones tropicales du Pacifique est limité par un certain nombre de lacunes dans les connaissances que nous avons des proportions dans lesquelles El Niño est simulé correctement dans les modèles complexes. Les projections actuelles laissent à penser qu'il y aura peu de changement ou bien alors une légère augmentation de l'ampleur du phénomène au cours des 100 prochaines années.
  • Même si l'ampleur d'El Niño change peu ou pas du tout, il est probable que le réchauffement global accentue les extrêmes en ce qui concerne l'aridification et les chutes de pluies très fortes et accroisse le risque de sécheresse et d'inondations inhérent au phénomène El Niño dans de nombreuses régions différentes.

Source & ©: ,  TAR RDP du GT1 pages 15

3.2.5 Les moussons

Le document source utilisé pour ce Dossier dit:

Il est probable que le réchauffement, associé à des concentrations croissantes de gaz à effet de serre, provoquera une augmentation de la variabilité des précipitations de mousson d'été en Asie. Les changements dans la durée et la force moyennes de la mousson dépendent des détails du scénario d'émission. Le degré de confiance dans de telles projections est également limité par le niveau d'efficacité avec lequel les modèles climatiques simulent l'évolution saisonnière détaillée des moussons.

Source & ©: ,  TAR RDP du GT1 pages 15

3.2.6 La circulation thermohaline

Le document source utilisé pour ce Dossier dit:

La plupart des modèles simulent un affaiblissement de la circulation thermohaline dans les océans, d'où une réduction du transport thermique vers les latitudes élevées de l'hémisphère Nord. Toutefois, même dans les modèles dans lesquels la circulation thermohaline s'affaiblit, il existe encore un réchauffement sur l'Europe suite à une augmentation des gaz à effet de serre. Les projections actuelles effectuées à l'aide de modèles climatiques ne simulent pas un arrêt complet de la circulation thermohaline avant 2100. Au-delà de 2100, cette circulation pourrait cesser complètement, et même de manière irréversible, dans les deux hémisphères si le changement du forçage radiatif est suffisamment important et dure assez longtemps.

Source & ©: ,  TAR RDP du GT1 pages 16

3.2.7 Neige et glace

Le document source utilisé pour ce Dossier dit:

  • Dans l'hémisphère Nord, la superficie de la couverture neigeuse et de la glace de mer devrait encore diminuer.
  • D'après les prévisions, les glaciers et les calottes glaciaires devraient poursuivre leur retrait, largement répandu, au cours du XXIe siècle.
  • Il est probable que l'on assiste à une augmentation de la masse de la nappe glaciaire antarctique due à des précipitations plus importantes, alors que celle du Groenland devrait probablement se rétracter parce que l'augmentation des écoulements l'emportera sur celle des précipitations.
  • La stabilité de la nappe glaciaire de l'Antarctique occidental a suscité quelques inquiétudes car cette nappe est ancrée au-dessous du niveau de la mer. Toutefois, il est aujourd'hui largement reconnu comme très improbable que l'on assiste au cours du XXIe siècle à une perte de la glace de fond susceptible de provoquer un relèvement substantiel du niveau de la mer imputable à ce facteur. Il n'en convient pas moins de noter, à cet égard, que la dynamique de ces phénomènes est encore insuffisamment comprise, notamment lorsqu'il s'agit de faire des projections à long terme.

Source & ©: ,  TAR RDP du GT1 pages 16

3.2.8 Le niveau de la mer

Le document source utilisé pour ce Dossier dit:

Le niveau moyen global de la mer devrait augmenter de 0,09 à 0,88 mètres entre 1990 et 2100, et ce pour les projections basées sur la gamme complète des scénarios du SRES. Ce relèvement sera principalement dû à la dilatation thermique et à la perte de masse des glaciers et des calottes glaciaires (Figure 5e [en]). Dans le SAR,le relèvement du niveau de la mer était compris entre 0,13 et 0,94 mètres dans l'hypothèse des scénarios IS92. Bien que dans la présente évaluation les projections indiquent une évolution vers des températures plus élevées, les projections effectuées en ce qui concerne le niveau de la mer sont légèrement inférieures à celles du SAR, en raison notamment du recours à des modèles améliorés dans lesquels la contribution des glaciers et des nappes glaciaires est plus modeste.

Source & ©: ,  TAR RDP du GT1 pages 16

3.3 Quels changements climatiques prévoit-on pour les siècles à venir ?

Le document source utilisé pour ce Dossier dit:

Les changements climatiques d'origine humaine vont se poursuivre pendant encore de nombreux siècles.

  • Les émissions de gaz à effet de serre et à longue durée de vie (c'est-à-dire le CO2, le N2O, les PFC et le SF6) ont un effet durable sur la composition de l'atmosphère, le forçage radiatif et le climat. Par exemple, plusieurs siècles après que se produisent des émissions de CO2, environ le quart de l'augmentation de la concentration de CO2 provoquée par ces émissions est encore présent dans l'atmosphère.
  • Après stabilisation des concentrations de gaz à effet de serre, les températures moyennes globales à la surface devraient augmenter à un rythme de seulement quelques dixièmes de degrés par siècle et non de plusieurs degrés par siècle comme l'indiquent les projections pour le XXIe siècle sans la stabilisation. Plus le niveau auquel les concentrations sont stabilisées est faible, moins la température totale change.
  • Selon les projections, les augmentations de la température moyenne globale à la surface et le relèvement du niveau de la mer dû à la dilatation thermique des océans devraient se poursuivre pendant des centaines d'années encore après stabilisation des concentrations de gaz à effet de serre (même aux niveaux actuels), et ce en raison des périodes extrêmement longues dont les grands fonds océaniques ont besoin pour s'ajuster aux changements climatiques.
  • Les nappes glaciaires continueront à réagir au réchauffement climatique et à contribuer au relèvement du niveau de la mer pendant encore des millénaires après la stabilisation du climat. Les modèles climatiques indiquent que le réchauffement local sur le Groenland va probablement atteindre une à trois fois la moyenne globale. Les prévisions des modèles relatifs aux nappes glaciaires indiquent qu'un réchauffement local de plus de 3 °C, s'il se poursuivait pendant plusieurs millénaires, provoquerait la fonte quasi totale de la nappe glaciaire du Groenland, d'où un relèvement du niveau de la mer d'environ sept mètres. Un réchauffement local de 5,5 °C, qui se prolongerait pendant 1000 ans, aurait probablement pour effet une contribution du Groenland à un relèvement du niveau de la mer d'environ trois mètres.
  • Les modèles actuels relatifs à la dynamique des glaces laissent à penser que la nappe glaciaire de l'Antarctique occidental contribuerait à un relèvement du niveau de la mer pouvant aller jusqu'à trois mètres pendant les prochaines 1000 années, mais de tels résultats dépendent fortement des hypothèses de simulation relatives aux scénarios de changement climatique, à la dynamique des glaces et à d'autres facteurs.

Source & ©: ,  TAR RDP du GT1 pages 16


FacebookTwitterEmail
Thèmes
Publications A-Z
Dépliants

Get involved!

This summary is free and ad-free, as is all of our content. You can help us remain free and independant as well as to develop new ways to communicate science by becoming a Patron!

PatreonBECOME A PATRON!