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Paludisme Etat de la maladie

2. Quelles sont les stratégies adoptées pour prévenir et traiter le paludisme ?

  • 2.1 Quelles sont les stratégies et les cibles recommandées par l’OMS ?
  • 2.2 Quels sont les objectifs futurs et comment les progrès sont-ils mesurés ?

2.1 Quelles sont les stratégies et les cibles recommandées par l’OMS ?

Les moustiquaires constituent une mesure de prévention
										importante
Les moustiquaires constituent une mesure de prévention importante

L’OMS recommande des stratégies afin de prévenir la transmission du paludisme via le contrôle des populations de moustiques. De même elle avance des stratégies de diagnostic et de traitement des infections paludiques.

Les deux principales méthodes de prévention sont les suivantes :

  • Dormir sous des moustiquaires traitées aux insecticides longue durée permet à la fois d’éviter les morsures de moustiques infectés par le paludisme et de tuer les insectes. Il devrait être possible de se procurer de telles moustiquaires gratuitement ou à de faibles prix grâce à d’importantes subventions. L’idéal serait d’utiliser une moustiquaire pour deux personnes à risque. La priorité devrait être accordée aux femmes enceintes et aux enfants de moins de cinq ans qui sont les deux groupes les plus vulnérables.
  • Pulvériser d’insecticide les murs intérieurs des habitations est un moyen efficace de tuer de grandes quantités de moustiques. Divers facteurs entrent en ligne de compte lorsqu’il faut choisir le meilleur insecticide pour une zone donnée, notamment les coûts, l’efficacité, la sécurité du produit ou la résistance des moustiques à l’insecticide. Il faudrait procéder à la pulvérisation juste avant le début de la saison des moustiques et répéter la procédure au cours des années suivantes. Si le moment n’est pas opportun ou s’il est probable que les pulvérisations soient interrompues ou de courte durée, le mieux est de ne pas procéder du tout à la pulvérisation afin d’éviter le développement de moustiques résistants.

Pour encore gagner en efficacité, dans les zones à haut risque (c’est-à-dire où l’on recense au moins un cas de paludisme par 1000 habitants chaque année), ces deux méthodes peuvent être combinées voire complétées par d’autres si nécessaire, comme la gestion des sites de reproduction des moustiques afin de réduire les populations de larves. Lorsqu’un insecticide est utilisé, il est primordial de vérifier si les moustiques y deviennent résistants.

Le traitement antipaludique recommandé par l’OMS a pour but de soigner des cas rapidement avant que ceux-ci ne s’aggravent, de protéger les enfants à naître, d’éviter toute résistance aux médicaments et de prévenir le paludisme chez les voyageurs. Citons par exemple les recommandations suivantes :

  • Seules les personnes chez qui les tests de laboratoire sanguins ont confirmé la présence de paludisme devraient se voir administrer des médicaments antipaludiques. Cependant, dans les zones à haut risque, les enfants de moins de cinq ans présentant des symptômes du paludisme devraient être traités directement.
  • Le paludisme est devenu de plus en plus résistant aux médicaments. Actuellement, seuls les médicaments à base d’artémisinine sont recommandés comme mesures de traitement contre Plasmodium falciparum, l’organisme à l’origine de la forme la plus mortelle de paludisme. Afin d’éviter que cet agent infectieux ne devienne pharmacorésistant, l’artémisinine ne devrait pas être administrée seule mais plutôt en combinaison avec un ou plusieurs médicaments antipaludiques efficaces.
  • Les individus souffrant de paludisme grave devraient être immédiatement traités et ensuite transférés vers une infrastructure sanitaire où ils pourront recevoir tous les traitements et soins nécessaires. Les patients qui sont incapables d’avaler ou qui sont très jeunes devraient initialement être traités via des injections ou des suppositoires, avant de recevoir un traitement complet de médicaments.
  • Des diagnostics et des traitements efficaces devraient être de bonne qualité, abordables et disponibles dans toutes les infrastructures sanitaires. Lorsqu’un traitement rapide dans un établissement sanitaire est impossible, un programme permettant de gérer la maladie au domicile du patient devrait être en place.
  • Dans les zones à haut risque, les femmes enceintes devraient se voir administrer des médicaments antipaludiques appropriés à deux reprises au moins durant les deuxième et troisième trimestres de leur grossesse, voire à trois reprises si elles sont séropositives.
  • Il est important de surveiller l’efficacité du traitement et d’identifier tout développement potentiel de pharmacorésistance, toute réaction négative aux médicaments, ainsi que tout effet sur les femmes enceintes et sur l’issue des grossesses.

2.2 Quels sont les objectifs futurs et comment les progrès sont-ils mesurés ?

L’un des Objectifs du millénaire pour le développement de l’ONU à l’horizon 2015 est d’avoir « enrayé voire commencé à inverser la tendance […] au niveau du fléau du paludisme ainsi que d’autres maladies graves qui accablent l’humanité. » Depuis la fin des années 1990, plusieurs organisations internationales se sont fixé des objectifs en matière de lutte antipaludique, de réduction du nombre de cas de paludisme et de décès liés à la maladie, et d’élimination de la charge causée par l’infection sur la croissance et sur le développement tant au niveau social qu’économique.

Dans la plupart des pays fortement touchés par la maladie, les efforts intensifs de lutte antipaludique furent entamés en 2005 et 2006. Les objectifs sont aujourd’hui de réduire le nombre de cas de paludisme et de décès liés à la maladie constaté en 2005 à la moitié en 2010 et à un quart en 2015 –. Pour y parvenir, l’objectif global est de fournir l’accès aux mesures de prévention et de traitement à 80% au moins de la population à risque d’ici à 2010.

En 2007, les spécialistes du paludisme déterminaient des indicateurs spécifiques pour mesurer les progrès réalisés.

Il est possible de suivre les tendances dans les cas de paludisme et de décès lies à la maladie en se basant sur :

  • les proportions de cas confirmés de paludisme et de décès liés à la maladie dans les hôpitaux ou en dehors; et
  • les proportions de cas confirmés de paludisme et de décès liés à la maladie parmi les enfants de moins de cinq ans dans les hôpitaux et en dehors.

On peut évaluer la couverture des mesures de prévention et de traitement sur la base de :

  • la proportion d’enfants de moins de cinq ans qui reçoivent les médicaments appropriés dans les 24 heures qui suivent l’apparition de la fièvre ;
  • la proportion de personnes au sein d’un groupe de population spécifique (par exemple des enfants de moins de cinq ans et des femmes enceintes) qui possèdent et utilisent des moustiquaires ;
  • le nombre de ménages à risque qui sont pulvérisés d’insecticide ; et
  • la proportion de femmes enceintes qui reçoivent le traitement préventif antipaludique adéquat.

L’efficacité des infrastructures sanitaires et des programmes de contrôle du paludisme au niveau national peut être évaluée sur la base de :

  • la proportion de cas suspectés de paludisme qui sont testés en laboratoires ;
  • la proportion de cas suspectés de paludisme qui sont testés en laboratoires et confirmés
  • le nombre de patients qui se rendent dans des cliniques et des hôpitaux sans y passer la nuit mais qui se voient administrer le traitement approprié ;
  • la proportion de personnes à risque qui reçoivent des moustiquaires imprégnées d’insecticide ;
  • la proportion d’infrastructures sanitaires disposant de médicaments en suffisance, de kits de diagnostic et de moustiquaires ; ainsi que
  • la qualité des rapports envoyés par les différentes infrastructures sanitaires à l’OMS.


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