Langues:

Piégeage et stockage du CO2

6. Le CO2 pourrait-il être stocké dans les océans ?

  • 6.1 Quelles sont les méthodes de stockage dans les océans ?
  • 6.2 Quelles sont les conséquences environnementales potentielles du stockage dans les océans ?

6.1 Quelles sont les méthodes de stockage dans les océans ?

Le CO2 étant soluble dans l'eau, des échanges entre l'atmosphère et la surface de l'océan se produisent naturellement jusqu'à ce qu'un équilibre soit atteint. Si la concentration de CO2 dans l’atmosphère augmente, on s’attend à ce que les océans absorbent progressivement le CO2 supplémentaire au cours des prochains siècles jusqu’à atteindre un nouvel équilibre. Le CO2 devrait tout d’abord se dissoudre dans la couche supérieure des océans pour ensuite se mélanger aux eaux des profondeurs. Les océans ont ainsi emmagasiné au total quelque 500 des 1300 Gt CO2 rejetées dans l'atmosphère par les activités humaines au cours des 200 dernières années. Les océans absorbent actuellement environ 7 Gt CO2 par an. La plupart de ce dioxyde de carbone est actuellement emmagasiné dans la couche supérieure de l'océan, ce qui l’a rendue quelque peu plus acide (baisse du pH de 0,1). Cependant, l’acidité des profondeurs océaniques n’a à ce jour pratiquement pas changé.

Le CO2 piégé pourrait potentiellement être injecté directement dans les profondeurs des océans où la majeure partie serait isolée de l'atmosphère pendant des siècles. Pour ce faire, le CO2 pourrait être acheminé par gazoduc ou par bateau vers un site de stockage océanique, où il serait injecté dans la colonne d'eau de l’océan ou au fond de celui-ci. Le CO2 dissout et dispersé s’intégrerait ensuite au cycle mondial du carbone. Les options potentielles de stockage du CO2 dans les profondeurs de l'océan pour des périodes encore plus longues comptent notamment la formation d’hydrates solides de CO2 et/ou de lacs de CO2 liquide au fond des océans, et la dissolution de minéraux alcalins tels que le calcaire pour neutraliser l'acidité du CO2. Plus…

6.2 Quelles sont les conséquences environnementales potentielles du stockage dans les océans ?

Le CO2 peut être injecté dans les profondeurs océaniques depuis les plateformes pétrolières
Le CO2 peut être injecté dans les profondeurs océaniques depuis les plateformes pétrolières
Source: Stephen Knowles

L'injection de quelques GtCO2 modifierait de façon perceptible la composition chimique de l’océan dans la zone où elle aurait lieu, alors que l'injection de centaines de GtCO2 finirait par produire des changements mesurables dans l’océan tout entier. Au fil des siècles, le brassage de l’eau des océans entrainerait une libération progressive de CO2 dans l'atmosphère. Des expériences ont démontré que l'ajout de CO2 peut être nocif pour les organismes marins vivant à proximité des points d'injection ou des lacs de CO2. Les effets à long terme de l'injection directe de CO2 dans de grandes zones océaniques n'ont pas encore été étudiés. On s’attend toutefois à ce que les impacts sur les écosystèmes océaniques s’accroissent à mesure que la concentration de CO2 augmente et que le pH baisse. En outre, on ne sait pas bien si/comment les espèces et les écosystèmes pourraient s'adapter à ces modifications chimiques.

Les coûts du stockage océanique ont été estimés sur base des coûts induits par le transport par gazoducs en mer ou par bateau, à quoi s’ajoutent les coûts d'énergie supplémentaires compris entre 6 et 31 dollars US/ t CO2 injecté. Pour de courtes distances (100 km en mer), le gazoduc fixe s’avère l’option la moins coûteuse. Pour les distances plus importantes (500 km en mer), l’injection de CO2 depuis un bateau en mouvement ou le transport par navire vers une plate-forme depuis laquelle le CO2 serait injecté sont les options les plus intéressantes.

Les traités mondiaux et régionaux sur le droit de la mer et le milieu marin, tels que la Convention OSPAR et la Convention de Londres, s’appliquent également au stockage océanique, mais le statut juridique du stockage intentionnel dans les océans n’a pas encore été décidé.

Le stockage dans les océans serait donc une option de stockage du CO2 plus coûteuse et moins acceptable d’un point de vue environnemental. Les rares enquêtes sur la perception du grand public menées jusqu'à présent révèlent que la population exprime de plus grandes réserves à l’égard du stockage océanique que pour le stockage géologique. Plus…

Note from the editor: Because of its environmental implications, CO2 storage in oceans is generally no longer considered as an acceptable option.


FacebookTwitterEmailTelecharger (23 pages, 0.7 MB)
Piégeage et stockage du CO2 foldout
Thèmes
Publications A-Z
Dépliants

Get involved!

This summary is free and ad-free, as is all of our content. You can help us remain free and independant as well as to develop new ways to communicate science by becoming a Patron!

PatreonBECOME A PATRON!