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Agriculture et le développement

7. Pourquoi les petits agriculteurs ont-ils peu profité de la mondialisation du commerce ?

    La présente Evaluation internationale des sciences et technologies agricoles pour le développement (IAASTD) dit :

    Marché local à Pisar, Pérou

    Marché local à Pisar, Pérou
    © Eva Schuster

    Commerce et marchés

    S’agissant des échanges commerciaux et des marchés, un défi immédiat à l’échelle mondiale consiste à formuler des politiques qui renforcent la capacité de l’agriculture et des AKST à promouvoir le développement, améliorer la sécurité alimentaire, maximiser la viabilité de l’environnement et assurer la rentabilité des petites exploitations de façon à faire reculer la pauvreté.

    Le commerce agricole peut créer des opportunités pour les pauvres, mais les mécanismes existants ont des effets distributionnels majeurs à l’intérieur et entre pays qui sont, dans bien des cas, défavorables aux petits exploitants et au maintien du niveau de vie des populations rurales. Il convient donc de différencier les cadres politiques et les dispositifs institutionnels pour que ces pays puissent tirer parti du commerce agricole. Il y a tout lieu de craindre que l’ouverture des marchés agricoles nationaux à la concurrence internationale avant la mise en place des institutions et des infrastructures nécessaires n’affaiblisse le secteur agricole, ce qui aurait des effets néfastes et durables sur la pauvreté, la sécurité alimentaire et l’environnement.

    En créant un système d’échanges mondiaux plus équitable, la réforme des politiques commerciales pourrait contribuer à la réalisation des objectifs de développement et de durabilité. Le traitement spécial et différencié qui leur est accordé dans le cadre des négociations commerciales peut renforcer la capacité des pays en développement à poursuivre leurs objectifs de sécurité alimentaire et de développement tout en minimisant les effets de distorsion sur le commerce. En adoptant des politiques nationales souples, les pays en développement peuvent concilier les besoins des consommateurs pauvres (citadins et paysans sans terres) et ceux des petits exploitants. Il est essentiel d’accroître la plus-value réalisée par les petits exploitants sur les marchés mondiaux, régionaux et locaux pour atteindre les objectifs de développement et de durabilité. Des politiques commerciales propices peuvent également mettre les nouvelles AKST à la disposition des petits exploitants et des entreprises agroindustrielles.

    Les pays en développement auraient tout à gagner de l’élimination des barrières à l’entrée des produits pour lesquels ils ont un avantage comparatif, de la réduction des droits de douane progressifs imposés par les pays industrialisés et en développement sur les produits de base, d’un accès préférentiel plus marqué pour les pays les moins avancés, d’un accroissement de l’investissement public dans les infrastructures rurales et de la création d’AKST au service de tous, et de l’amélioration de l’accès des producteurs pauvres au crédit, aux ressources des AKST et aux marchés. Il est indispensable de compenser la perte de revenu consécutive à la réduction des droits de douane pour progresser vers la réalisation des objectifs de développement.

    L’agriculture génère des coûts écologiques importants, qui sont liés en grande partie à l’incapacité des marchés de chiffrer les effets sociaux et environnementaux négatifs et d’offrir des incitations pour assurer la durabilité de l’environnement. Les AKST peuvent aider à inverser cette tendance. Au nombre des politiques commerciales et de marché susceptibles d’accroître la contribution des AKST à la réduction de l’impact de l’agriculture sur l’environnement, on peut citer la suppression des subventions qui encouragent une utilisation non rationnelle des ressources, la taxation des coût externes, une meilleure définition des droits de propriété et la création d’un système de récompense et de marchés pour les services agroécologiques, y compris par l’octroi de financements pour la réduction des émissions de carbone, afin de promouvoir une agriculture viable.

    La qualité et la transparence de la gouvernance dans le secteur agricole, y compris la participation accrue des acteurs aux décisions relatives aux AKST, sont primordiales. Pour améliorer la gouvernance, il importe que les pays en développement renforcent leurs capacités d’analyse et de négociation commerciales, et qu’ils se dotent des moyens nécessaires pour évaluer les options dans les accords commerciaux envisagés.

    Source & ©: IAASTD,  Résumé du Rapport de Synthèse, p.22-24


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